Présentation du projet droits humains MENA
La détérioration du climat politique dans la région a nui aux défenseurs des droits humains ainsi qu’aux organisations de la société civile. De nombreuses OSC se sont effondrées ou considérablement affaiblies. Il y a un besoin d’une nouvelle génération d’acteurs impliqués dans la société civile, pour mener des initiatives sur le terrain. Dans le même temps, des jeunes acteurs de la société civile, qui ont grandi dans cette période d’extrême instabilité et d’agitation, tentent de trouver des moyens de s’exprimer et d’influencer l’avenir de leur pays. Ces jeunes manquent souvent de compétences, de structuration et de réseaux pour endosser des responsabilités et avoir un impact durable. Ils ont encore à apprendre d’acteurs plus expérimentés.
De plus, les problèmes rencontrés par ces jeunes citoyens sont à bien des égards similaires aux défis auxquels sont confrontés les jeunes européens (précarité, obstacles à la mobilité, discriminations, marginalisation politique, désillusion). Il existe cependant très peu d’interactions entre ces militants dans la région euro-méditerranéenne, renforçant encore leur isolement. Dans un contexte généralisé de rétrécissement des libertés et de désengagement politique sur les deux rives, il est urgent de créer des espaces de partage d’expériences et d’échanges culturels pour tisser des liens. Pour répondre à ces enjeux, le projet associera une formation théorique, un programme d’échange sur le terrain et la production d’initiatives concrètes en matière de droits humains.
De juin 2020 à mai 2022, ce travail d’échange et de renforcement des capacités va permettre d’autonomiser et de responsabiliser une nouvelle génération de jeunes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, pour qu’ils puissent mettre en place des initiatives en matière de droits de l’homme au niveau local.
Les quarante bénéficiaires, représentant douze pays de la région (Algérie, Libye, Egypte, Irak, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Soudan, Syrie, Tunisie et Yémen) recevront des formations à Tunis visant à développer des compétences essentielles centrées sur les droits de l’homme, le rôle de la société civile et la mobilisation citoyenne. Les bénéficiaires seront ensuite soutenus pour développer des initiatives spécifiques en matière de droits de l’homme (vidéo, publication, production artistique, action de campagne, etc.) pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris.La capacité des jeunes à mener des réformes concrètes au niveau local sera renforcée par un programme d’échanges sur le terrain à Marseille, au cours duquel ils découvriront les réalités des actions menées par des acteurs de la société civile plus expérimenté et auront la possibilité d’échanger leurs idées avec ces derniers. Amener les participants à Marseille élargira leurs horizons, brisera leur isolement et les aidera à comprendre les défis auxquels ils sont confrontés localement.
À la fin du projet intitulé « Fournir des moyens d’action à une nouvelles génération de défenseurs des droits de l’homme au Maghreb et au Moyen-Orient », au moins quatre initiatives de sensibilisation aux enjeux liés aux droits de l’homme dans la région, conçus par les participants, seront présentées lors d’un événement public à Tunis.
En formant les jeunes leaders de la société civile de la région, en créant un espace de réflexion et en les soutenant dans le développement d’initiatives concrètes, le projet contribuera durablement à la responsabilisation et à l’engagement d’une une nouvelle génération de défenseurs des droits humain.
Ce projet est mis en place par le REF, le CIHRS (chef de file), la Ligue de l’enseignement des Bouches-du-Rhône et les Instants Vidéo Numériques et Poétiques, en partenariat avec Amnesty International et est financé par le Fonds des Nations Unies pour la Démocratie (FNUD).