Communiqué du REF- Réseau Euromed France
14 juillet 2024
Du présent faisons table d’hôte
Joie, soulagement, inquiétude, espoir, détermination… Quelques représentant.e.s d’organisations de la société civile membres du REF se sont exprimés au lendemain du résultat du second tour des élections législatives. Ceux qui voulaient faire du passé table rase (remise en cause du droit du sol, des droits égaux pour toutes et tous, de la liberté d’expression…) n’ont pas pris le pouvoir !
L’horizon politique était noir. Aujourd’hui, nous avançons dans le brouillard. Néanmoins, nous crions : du présent faisons table d’hôtes !
Que va-t-il advenir après ces résultats électoraux ? Les athlètes des J.O. doivent s’inquiéter. En France, arriver en premier ne garantit plus de monter sur la plus haute marche du podium.
Il est grand temps de faire germer l’utopie.
L’utopie, c’est transmettre au présent les saveurs du futur. L’intelligence collective du REF ne manque ni d’imagination ni de détermination.
Une pensée (fleur de méninge) solidaire pour le peuple palestinien.
Marc Mercier (président d’honneur)
Extraits polyphoniques de paroles des membres du REF
« Le résultat des élections a suscité l’espoir du vivre ensemble et sa concrétisation par le droit de vote des étrangers aux élections locales, pour que les votations citoyennes symboliques que nous organisons deviennent réalité. »
Tarek Toukabri, président de l’Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)
« Les mouvements d’éducation populaire laïque doivent sans relâche et sans doute avec plus d’intensité s’impliquer mieux encore en donnant l’envie du débat, de la contradiction, dans le respect de soi et de l’autre, transformant la méfiance en compréhension, en actions communes, faisant vivre l’intérêt général. En un mot, nous devons contribuer à faire des citoyens et citoyennes du 21ème siècle respectant les droits fondamentaux. »
Ligue de l’Enseignement des Bouches du Rhône.
« Après plusieurs semaines de mobilisation intense, marquées par des espoirs, des peurs et un engagement sans faille, les résultats des élections législatives ont apporté un grand soulagement notamment pour notre secteur de la solidarité internationale. Les résultats ont été le fruit de la mobilisation de la société civile, et surtout des jeunes engagés de tous horizons. Cependant, ces résultats ne doivent pas nous endormir sur nos lauriers. Nous devons continuer à agir et promouvoir la participation active des jeunes dans la vie politique, pas seulement lors des élections, mais tout au long de leur vie citoyenne, indispensable pour construire une société plus juste et solidaire. »
Oriane Del Taglia, Déléguée Générale d’Engagé-e-s & Déterminé-e-s
« Bien sûr, les résultats inattendus de dimanche nous ont grandement soulagé-es. Mais si nous avons gagné une bataille, nous sommes loin d’avoir gagné la guerre et le combat va être rude.
Pour moi, l’espoir réside dans la capacité et la volonté des politiques de reconnaitre (enfin !) la société civile comme un partenaire incontournable.
Force de proposition, nous sommes prêtes et prêts à la bataille pour participer à la construction d’une société pour tous. »
Elizabeth Bost, Présidente d’Alternacoop.
« Je ne suis pas certaine que notre situation soit aussi enthousiasmante que pour d’autres. En effet, on compte désormais 3 députés sur 4 appartenant au RN, sur une terre historiquement de gauche où la mémoire de la résistance pendant la Seconde guerre mondiale est encore très forte. D’autant que le taux de participation a été très fort, que les triangulaires ont été évitées, et qu’il n’y avait qu’un duel RN/LFI. Nous sommes tous sonnés ici. Nous cherchons à mettre en place des initiatives avec des chercheurs pour comprendre ce qui se passe localement et voir quelles actions sont possibles via la culture notamment, car d’autres territoires voisins avec les mêmes problématiques ont résisté à cette vague. Si au niveau national, le pire a été évité, il ne faut pas oublier que de nombreux territoires ont basculé. Nous avons besoin de temps, de moyens et de réseaux pour nous organiser car nombreux sont ceux qui veulent s’engager contre cette montée de l’extrême droite ».
Rebecca Devine, Directrice Festival Ôrizons, Association Printemps Ô Proche-Orient
« Dimanche 7 juillet 2024, 20h : j’entends autour de moi, au centre de Marseille, un cri de joie collective immense.
J’entends ce qu’il signifie.
Il dit notre capacité à imaginer des formes de luttes et d’intimité émancipatrices.
Il dit notre puissance d’agir et de grandir ensemble.
Il dit notre désir de prendre soin des principes qui organisent notre vie commune et notre avenir commun.
Il dit cette ouverture vers de nouveaux possibles.
Il dit notre humanité.
J’avais très envie de partager ma joie. »
Naik M’Sili, Directrice exécutive des Instants Vidéo Numériques et Poétiques
« Les résultats des récentes élections en France soulignent l’importance des espaces communautaires comme les clubs et les festivals pour promouvoir la créativité et la diversité. Ces lieux, en célébrant la musique, l’art et la gastronomie, montrent que nos différences sont sources de richesse. En continuant à investir dans ces espaces, nous renforçons le tissu social et favorisons une société plus ouverte et solidaire. Ainsi, les élections doivent nous encourager à soutenir ces lieux de rencontre pour construire une société plus unie et résiliente. »
Association AFUS, au-delà des rives
« La hausse de la participation montre que la citoyenneté est demandeuse de plus d’occasions démocratiques de s’exprimer, et qu’elle s’engage lorsque l’enjeu est décisif pour l’avenir du pays et de l’Europe. »
Association des Agences de la Démocratie Locale (ALDA)
« Le quotidien de la vie du REF et de ses membres consiste à animer des processus de travail collectifs, permettant à des personnes de tous horizons de se rencontrer, de dialoguer, de se comprendre et de construire ensemble des initiatives pour défendre des valeurs communes. La montée en puissance du RN jette une lumière crue sur la fragilité croissante du lien social en France (et en Europe) attaquant de plein fouet tout ce pour quoi nos mouvements associatifs se mobilisent : la lutte contre le racisme sous toutes ses formes, contre l’essentialisation, pour l’égalité entre toutes et tous, la liberté d’expression et de création, la solidarité et la fraternité, le respect du droit international et du droit à l’autodétermination. Il faut rester conscient, alerte et mobilisé, sensibiliser, débattre, être force de proposition, faire de cet épisode politique un apprentissage et un moteur nouveau pour la suite. »
Marion Isvi, Directrice exécutive du REF