Le REF a inauguré en 2014 les « Cahiers du REF », une collection destinée aux acteurs de
la société civile, au grand public et aux pouvoirs publics, qui lui permet de capitaliser et
valoriser les contenus issus des différents temps de concertation qu’il organise (conférences
et rencontres, séminaires internes ou travaux des groupes de travail).
Le Cahier n°9 du REF sur les « Résistances Palestiniennes » contient 21 articles, édités en trois langues (arabe, français et anglais), évoquant la réalité quotidienne et les mobilisations des Palestinien·ne·s en Cisjordanie, à Gaza et en Israël au tour de questions sociales cruciales : Qu’est-ce qu’avoir 20 ans aujourd’hui en Palestine ? Quels regards les jeunes Palestiniens portent-ils sur l’avenir ? Quel espace d’expression et de résistance par le digital ? Quelle réalité pour la communauté LGBTQIA+ en Palestine ? Quelles sont les conséquences environnementales de la colonisation dans la Vallée du Jourdain ? Le travail éditorial a été coordonné par l’équipe du REF et un Comité de pilotage rassemblant plusieurs organisations membres (Engagé.e.s & Déterminé.e.s, l’iReMMO, le CRLDHT, le CARI, le Comité pour le développement et le Patrimoine, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine).
La question palestinienne est revenue au centre de la scène politique internationale. Au moment où ce nouveau Cahier du REF consacré aux Résistances palestiniennes partait chez l’imprimeur, un conflit meurtrier explosait à nouveau au Proche Orient entre les Territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, et en Israël. Depuis 2013, Les Cahiers du REF donnent la parole aux sociétés civiles méditerranéennes, afin qu’elles partagent leurs analyses et constats de terrain, leurs espoirs, leurs inquiétudes, mais aussi qu’elles parlent de leurs pratiques, des initiatives concrètes qu’elles mettent en place, des luttes qu’elles portent pour la justice et l’égalité. Ce Cahier est l’aboutissement d’un travail de collecte de témoignages d’acteurs des sociétés civiles palestiniennes et internationales, entamé en octobre 2022 lors d’une délégation du REF en Palestine.
Cette conférence a eu lieu le jeudi 1er février de 18h à 19h aux Amarres.
La conférence s’est déroulée durant un évènement de solidarité avec la Palestine organisé par les étudiants de Sciences Po Paris (il y a eu aussi des lectures de poésie, un DJset, etc.). « Réunissant artistes, militant•es et étudiant•es engagé•es, cette soirée se veut être un espace de mobilisation politique et d’expression pour exiger un cessez-le-feu permanent à Gaza et sensibiliser à la résistance palestinienne. Dans une période particulièrement marquée par la division, les injustices et les atrocités de la guerre, cette soirée s’est voulu aussi être un moment d’apaisement, de rassemblement et d’unité pour toutes celles et ceux qui en sont affectés. La majeure partie des fonds est reversée à the pcrf (Le Palestine Children’s Relief Fund) et au Lajee center (des associations pour les enfants réfugiés) » (description de la soirée par Soundsystem)
Notre intervention s’est articulée autour du Cahier du REF et des actions des organisations de la société civile, dans ce contexte, un échange avec la salle fut organisé.
Cette première conférence sur les résistances palestiniennes a mobilisé plusieurs membres du réseau et/ou des personnes ayant participé à l’écriture du Cahier n°9 du REF.L’ouverture de cette conférence est faite par Sarah CHELAL (animation et promotion du réseau) et Claire DE SOUSA REIS (ancienne Déléguée Générale d’Engagé·e·s et Déterminé·e·s, et membre du comité éditorial du Cahier)
Mariam CHFIRI (directrice exécutive de Plateforme des ONG françaises pour la Palestine) introduit la première thématique « Palestine – État des lieux d’une situation d’apartheid et de colonisation », elle évoque dans un premier temps les origines de la situation en Palestine et en Israël en décrivant notamment la Nakba, puis Mariam CHFIRI se concentre sur la situation actuelle durant l’écriture du Cahier, en articulant les dynamiques d’apartheid et les mécanismes de colonisation. Enfin, dans un dernier temps, l’intervenante évoque l’actualité avec comme ligne directrice ; la décision de la Cour Internationale de Justice.
Claire DE SOUSA REIS poursuit la conférence avec comme thématique, « Le syndicalisme et le militantisme étudiant en Palestine ». Elle développe son analyse autour de son expérience sur le terrain, notamment à l’université de Birzeit. Elle a fait partie de la délégation du Cahier envoyée en Palestine. c’est un véritable témoignage qui est offert au public sur les différentes modalités d’organisations des étudiant.e.s, dans un espace où la mobilisation est sujette à la « double oppression ». Elle évoque donc l’agentivité des étudiant.e.s autour du syndicalisme, mais aussi en dehors de ces structures. Les étudiant.e.s de l’université de Birzeit s’organisent à travers le « Conseil des étudiants », où les différentes tendances politiques du mouvement palestinien sont représentées. Il faut noter l’espace démocratique décrit ici, l’université est dépeinte par l’intervenante comme un espace émancipateur, mais aussi un espace d’engagement syndical et intellectuel. Ces espaces d’engagement sont à l’opposé de la vie politique en Palestine où la représentation démocratique est plus âgée, Claire DE SOUSA REIS met en évidence l’importance de la lutte syndicale étudiante en mettant en exergue les actions de soutien aux détenus politiques. Cependant elle nuance cette ébullition militante. Par son expérience de terrain Claire décrit une jeunesse qui a peu d’aspiration et d’espoir en l’avenir.
Giovanna TANZARELLA (représentante de l’Institut de Recherche et D’étude Méditerranée et Moyen-Orient (iReMMO)) concentre la troisième thématique sur la culture comme moyen de résistance. Giovanna TANZARELLA introduit son sujet en évoquant la futilité apparente du sujet compte tenu du contexte, mais elle rappelle l’importance de l’art comme élément constitutif d’un peuple et de son autodétermination. Elle présente tout d’abord l’activité artistique en Palestine qui est remarquable, de par son activité et ses capacités à s’adapter aux contraintes coloniales. L’art dans sa diversité se retrouve aussi autour du street art et des arts modernes mais ces derniers sont perçus de manière négative. Se suit une réflexion autour du travail muséologique et archéologique, en évoquant les écrits du Cahier sur les travaux archéologiques en Palestine et l’importance dans celui-ci.
Nous tenions à remercier les amarres et Soundsystem pour l’invitation et le lieu qui furent des éléments importants pour le bon déroulé de la conférence.
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06/02/24
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