Rencontre-débat sur le thème : la circulation des artistes et des œuvres culturelles en Méditerranée (side-event du Forum de la Société Civile)
Coordination : REF – Réseau Euromed France
CONTEXTE
Ce « side event » est organisé dans le cadre du projet MAJALAT. « MAJALAT » signifie « espaces, opportunités, ou domaines », en langue arabe. Cette initiative régionale appuyée financièrement par l’Union européenne (UE) vise à créer des espaces de dialogue constructifs entre l’UE et les organisations de la société civile (OSC), syndicats, mouvements sociaux et universitaires des pays du sud de la Méditerranée, dans le but d’influencer la vision et les politiques relatives à la région. Ce projet est mis en œuvre par un consortium comprenant six réseaux régionaux de la société civile : EuroMed Droits, le Réseau des ONG arabes pour le développement (ANND), la Confédération syndicale arabe (ATUC), le REF – Réseau Euromed France, le Forum des alternatives Maroc (FMAS) et SOLIDAR.
Le REF – Réseau Euromed France – EuroMed Rights et SOLIDAR organisent les 7-8-9 juillet 2021 (en ligne), le Forum de la Société Civile qui est l’aboutissement d’un cycle complet de rencontres, ateliers thématiques, débats nationaux et régionaux impliquant les acteurs de la société civile dans la région, avec une place particulière pour le rôle et la voix des femmes et des jeunes.
Comme chaque année, un temps d’échange convivial et ouvert à toutes et tous est prévu le second jour (side event), afin de mettre en valeur et d’échanger autour d’une thématique peu discutée dans MAJALAT. Cette année, nous souhaitons aborder la question de la circulation des artistes et des œuvres culturelles en Méditerranée.
Ce temps aura lieu de 17h à 18h30. Inscription obligatoire ici.
POURQUOI CETTE THEMATIQUE ?
La Méditerranée a toujours été un espace de rencontres pour le meilleur et pour le pire (commerciales, culturelles, artistiques, linguistiques, religieuses, amoureuses, guerrières…) entre des individus et des peuples d’Afrique et d’Europe, d’Orient et d’Occident. Quiconque prête un regard ou une écoute, parcourant les deux rives, repèrera toutes sortes d’hybridations architecturales, culinaires, de rites ou de mots, de danses ou de chants.
Ces enrichissements mutuels se sont parfois réalisés dans la douleur (conquêtes, colonisations, migrations contraintes, vols d’objets d’art ou de rites…) et ne doivent pas occulter tout ce qui fut détruit ou effacé des cultures locales.
Les artistes, écrivains, philosophes, traducteurs ont souvent joué un rôle important, parfois avant-coureur, pour établir des traits d’union entre les différentes cultures qui constituent la mosaïque méditerranéenne.
Même si certaines approches de type orientalistes ont plus fait fantasmer que comprendre ces régions du Sud jadis considérées comme « barbares ».
Aujourd’hui, alors que les technologies de communication auraient dû favoriser et intensifier les échanges équitables et fructueux entre les femmes et les hommes de tous les pays, nous assistons à une résurgence dramatique de replis identitaires, de fermetures criminelles de frontières, de négation des singularités humaines.
Dans ce contexte douloureux, il existe comme toujours des failles pour qu’émergent des postures dissidentes, alternatives, inédites, imprévisibles, inouïes. Les poètes, les artistes, les femmes et les hommes qui ne pensent pas en rond, qui rêvent en des processus d’auto-construction de la vie, d’auto-construction du monde, avec des effets mutants et des lignes de fuite, ont une responsabilité historique immense, peut-être même à leur insu : celle d’ouvrir des voies à de nouveaux possibles. Des voies qui ne répondent pas nécessairement à ce que nous dictent nos raisonnements logiques.
Les paroles indomptables des artistes, leurs corps porteurs d’utopies, doivent pouvoir circuler librement. Pour ce faire, l’action opiniâtre des opérateurs culturels, des militants de la société civile, est d’une urgence et d’une nécessité absolue. Des conventions, des droits internationaux, existent sur lesquels tous peuvent s’appuyer pour rendre effectifs ces échanges transculturels basés sur l’égalité et la réciprocité, la liberté d’expression quel que soit sa nationalité, sa langue, son genre, ses opinions politiques, ses orientations artistiques.
Il convient dès à présent de multiplier les occasions de faire remonter et entendre les paroles des acteurs du terrain, de comprendre la singularité des différentes situations régionales, de repérer les initiatives rebelles et constructives qui émergent ici ou là, et de faire au plus vite converger nos aspirations et nos luttes. Pour une libre circulation des désirs, des œuvres et des artistes ! Ensemble, nous pourrons envisager un devenir politique et social de la Méditerranée désirable.
Il s’agira entre autres, lors de cette rencontre en ligne du 8 juillet, de questionner la réalité artistique et culturelle en Méditerranée en donnant la parole à des acteurs et actrices.
Pourquoi plaider pour une libre circulation des artistes, des œuvres artistiques et culturels en Méditerranée ? Quel est l’état des lieux de cette circulation ? Quels en sont les freins ? Quelles sont les initiatives mises en place par la société civile pour promouvoir cette circulation ? Comment l’UE pourrait-elle soutenir plus amplement cette question ?
PROGRAMME
Modération générale : Marc Mercier, Président du REF – Réseau Euromed France
Intervenantes :
Manuèle Debrinay-Rizos (Fonds Roberto Cimetta)
Kenza Sefrioui (En toutes lettres)
Dounia Benslimane (Racines)
Avec la présence d’Antoine Cassar, poète et militant associatif. Lecture à 4 voix du poème « Le Passeport ».
Clôture
Ce projet est soutenu par l’Union européenne