Depuis quelques années, et singulièrement depuis 2011, des milliers de personnes
traversent la Méditerranée, souvent au péril de leur vie, à la recherche d’une vie meilleure.
Ces importants déplacements humains questionnent directement le modèle de
développement des pays de départ comme des pays de destination. Les migrations
internationales sont désormais durablement inscrites à l’agenda global.
Dans le cadre du cycle 2017-2018 de l’Université populaire sur l’Histoire méditerranéenne de la France, l’iReMMO organise le 26 mai 2018 de 10h30 à 17h, en partenariat avec la Délégation interministérielle à la Méditerranée (DIMED) et le Musée de l’Histoire de l’Immigration, une journée de travail sur le thème : Migrations méditerranéennes au XXe siècle : de l’accueil à la fermeture.
À la fin du XIXe siècle la France est déjà un grand pays d’immigration. Mais c’est au début du XXe que la Belle époque transforme la France en ce pays cosmopolite des arts et des lettres qui fait alors rêver le monde entier. Les bouleversements de la Grande Guerre jettent sur les routes et par les mers des flots humains : réfugiés politiques, exilés, étrangers de toute origine.
Des centaines de milliers de bras sont recrutés massivement en France comme travailleurs pour aller occuper les places laissées vacantes dans les usines et les campagnes après la saignée de la guerre. En même temps, l’angoisse du déclin démographique induit à légiférer pour favoriser la naturalisation considérée désormais comme facteur d’assimilation des étrangers. Mais l’ouverture des frontières est une parenthèse de courte durée : la grande dépression renvoie chez eux des centaines de milliers d’étrangers. Les portes du pays se rouvriront après la deuxième Guerre mondiale, mais le contexte de la décolonisation modifie la donne, en instituant la préférence pour certaines nationalités.
L’alternance des flux et reflux migratoires est une caractéristique des politiques publiques françaises au moins jusqu’au dernier quart du XXe siècle lorsque la fermeture des frontières deviendra aussi une politique européenne. Derrière l’euphémisme de « la maîtrise des flux », la politique d’immigration en France n’a cessé de se durcir.
Séance 1 – 10h30-12h00
Exilés, réfugiés, travailleurs immigrés : la Méditerranée s’invite en France
Catherine Wihtol de Wenden, politiste, spécialiste des migrations internationales et directrice émérite de recherche au CNRS (CERI-Sciences Po).
Séance 2 – 13h45-15h15
Immigration au XXe siècle : comment change la population française
François Héran, sociologue, démographe et anthropologue, professeur au Collège de France, directeur de l’Institut Convergences Migrations.
Séance 3 – 15h30-17h00
Les immigrations algériennes en France : diversité et spécificités
Emmanuel Blanchard, historien et sociologue, agrégé de sciences économiques et sociales, maître de conférences à l’Université de Versailles–Saint-Quentin-en-Yvelines.
Inscriptions en ligne
Participation : pour la journée : 20 € / 12 €* et pour la séance : 8 € / 5 €*
* Tarif réduit pour les étudiant.e.s et les demandeur.se.s d’emploi
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