Le « Hirak », retour sur un an de mouvement social dans le Rif marocain : essoufflement ou contagion ?
Pour cette rentrée, le REF et l’iReMMO s’associent pour une controverse autour du thème : Le « Hirak », retour sur un an de mouvement social dans le Rif marocain : essoufflement ou contagion ? Cette rencontre aura lieu le mardi 3 octobre 2017 de 18h30 à 20h30, 7 rue des Carmes.
La rencontre se fera avec :
Pierre Vermeren, historien, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du Maghreb et des mondes arabo-berbères. Il a notamment publié Histoire du Maroc depuis l’indépendance (La Découverte, 2006), Le Maroc de Mohammed VI. La transition inachevée (La Découverte, 2011), Maghreb, les origines de la révolution démocratique (Pluriel, 2011), La France en terre d’islam. Empire colonial et religions XIXe-XXe siècles (Belin, 2016).
Ouadia El Hankouri, docteur en langues et civilisations étrangères, enseignant vacataire à l’université de Lille 2, membre de la commission administrative de l’Association marocaine des Droits humains et originaire de la région du Rif. Sa thèse portait sur La politique britannique au Proche-Orient au prisme des relations anglo-israéliennes : de la première guerre israélo-arabe (1948-1949) à la guerre des Six-Jours (1967).
Modération : Roland Biache, président du REF – Réseau Euromed France et délégué général de Solidarité Laïque.
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Inscriptions en ligne
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Participation de 8€*
(*5€ pour étudiants et demandeurs d’emploi)
BILAN
Cette rencontre-débat, organisée par l’iReMMO en partenariat avec le REF, a réuni une cinquantaine de personnes. Le débat a été modéré par Roland Biache, président du REF, autour de deux intervenants, Pierre Vermeren et Ouadia El Hankouri.
La première intervention de Pierre Vermeren a posé le contexte du mouvement social « Hirak » qu’il considère de « grande ampleur » au regard de sa durée. En effet depuis près d’un an, ce mouvement aux revendications à la fois politiques et culturelles s’est renforcé. L’intervenant a insisté sur la chronologie et la composante géographique complexe de cette « crise » qu’il juge « multiforme » et « multi facteurs ». Rappelant que le contentieux est historique plus que séculaire (le Rif ayant été intégré à la partie espagnole pendant la colonisation), M. Vermeren a également souligné l’importance de l’aspect social en rapport avec la pauvreté économique dont la région rifaine est en proie (densité de population élevée, plan de modernisation qui n’a bénéficié qu’à Tanger etc). Selon lui, ce mouvement, ainsi que le visage complexe de la répression qu’il connait, s’inscrivent dans la continuité des « révolutions arabes » et des soulèvements qui ont eu lieu en Tunisie (2008), en Kabylie (2005) et chez les Touareg (2012).
La deuxième intervention de Ouadia El Hankouri a permis de revenir sur quelques chiffres entourant la réalité de la région rifaine, le chômage dépassant 40% pour les jeunes. L’absence d’universités proches ainsi que les langues parlées dans le Rif, fragilisent la population et l’accès à des droits basiques. M. El Hankouri a rappelé l’importance de la mobilisation de la diaspora rifaine (Pays-Bas, Espagne), en terme de participation à la vie économique de la région.
Le débat a principalement porté sur les peines portées à l’encontre des jeunes militants rifains et la décentralisation des pouvoirs au Maroc.
Cette rencontre a été couverte par :
L’intégralité de la controverse sur youtube est disponible ici.