Regional CSO Dialogue around EU-Arab Partnership
Une délégation composée de 8 représentants du REF – Nacer EL IDRISSI, Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Giovanna TANZARELLA, Fondation René Seydoux, Roland BIACHE et Maurice DUCHESNE, Solidarité Laïque, Chloé FRAISSE-BONNAUD, iReMMO, Yousef HABASH, Comité pour le Développement et le Patrimoine (CDP), Sophie DIMITROULIAS, Association des Femmes d’Europe Méridionale (AFEM) et Marion ISVI, Réseau Euromed France (REF) – s’est rendue à Beyrouth, du 3 au 8 novembre, pour une série de rencontres associatives et pour participer à ce séminaire, co-organisé par le REF en partenariat avec l’Arab NGO Network for Development (ANND), la Plateforme non-gouvernementale Euromed et la Plateforme Euromed Liban.
Un « Dialogue régional de la société civile sur le partenariat euro-arabe » a été organisé à Beyrouth, du 6 au 8 novembre 2014, par la Plateforme non-gouvernementale Euromed, l’Arab NGO Network for Development (ANND), le Réseau Euromed France (REF) et la Plateforme Euromed Liban, en partenariat avec la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) et le réseau Bankwatch.
Des représentants de la société civile des deux rives de la Méditerranée y ont participé, dont 50 représentants d’organisations de la rive sud et 16 représentants de la rive nord, en présence de l’ambassadrice de l’Union européenne au Liban, Mme Angelina Eichhorst.
Cette rencontre avait pour objectif de promouvoir l’échange autour des aspects économiques, sociaux et culturels du partenariat euro-arabe, en se concentrant sur le rôle de la société civile en tant qu’acteur essentiel du dialogue public et de l’élaboration des politiques publiques.
Ziad Abdel Samad, le directeur exécutif de l’Arab NGO Network for Development, a déclaré pendant la session d’ouverture que « les organisations de la société civile continuent de penser que le partenariat euro-méditerranéen doit être global et se concentrer sur les aspects économiques et sociaux autant que sur les questions de gouvernance ».
L’ambassadrice Angelina Eichhorst a précisé que l’enjeu, pour la Politique européenne de Voisinage aujourd’hui, allait être de faire du dialogue structuré avec les organisations de la société civile un processus plus soutenu et plus ouvert.
Le Dialogue régional s’est concentré sur trois thématiques de travail, sur la base de supports de réflexion produits et présentés par des experts pendant trois sessions thématiques spécifiques.
Le rôle du secteur privé dans les politiques de l’Union européenne en direction des pays du voisinage sud.
La discussion a mis en évidence le besoin d’identifier le rôle que les populations des pays arabes souhaitent donner au secteur privé. Celui-ci n’aspirant pas uniquement à effectuer des marges de profit raisonnable, mais à atteindre un objectif de profit s’élevant à plus de 100%, les États ont un rôle clé à jouer dans la régulation du secteur privé. Un des intervenants a expliqué que le document de l’Union européenne précisant sa vision du rôle du secteur privé dans l’économie et dans le développement, ne prenait pas en compte les priorités des différents pays en termes de développement, ni les spécifiés locales. Il est essentiel que l’Union européenne prenne ces éléments en considération si elle souhaite construire un partenariat fort et pérenne entre l’Europe et les pays de la Méditerranée.
Les différents mécanismes européens pour la participation des organisations de la société civile dans les processus d’élaboration des politiques publiques
Pour assurer une participation effective de la société civile, il est nécessaire que l’Union européenne soutienne l’indépendance et le renforcement des capacités des organisations de la société civile, qu’elle promeuve un environnement qui leur soit favorable. Ces organisations doivent pouvoir accéder aux informations nécessaires leur permettant de participer à l’élaboration des politiques et disposer de moyens afin de pouvoir fonctionner de manière pérenne. De plus, il a été rappelé que les nouvelles initiatives lancées par l’Union européenne (cf. Dialogue structuré et Forum politique pour le Développement) ne pourront s’avérer efficaces que si elles sont portées par une réelle volonté de coopérer et de travailler ensemble.
Les dimensions culturelles du partenariat euro-arabe
Cette session a été construite autour des expériences d’un panel d’acteurs de terrain et non sous la forme de présentation académique. Dès le début de la rencontre, il avait été dit que la dimension culturelle était rarement mise en valeur dans les relations entre l’Union européenne et les États arabes. Concernant l’émergence de formes d’intégrisme religieux dans la région, un intervenant a précisé qu’il y avait une concordance entre l’apparition de nouveaux médias de propagande et la montée de la religiosité. Les discussions ont également porté sur la détérioration des politiques culturelles des États du fait notamment du manque de moyens financiers, ayant de lourdes conséquences sur la culture et les jeunes, et sur la montée des extrémismes. Tous ces facteurs, liés à la situation économique, ont conduit à la fragilisation des systèmes éducatifs et de l’accès à la culture, conduisant les jeunes à se tourner vers des organisations religieuses qui tirent profit de cette situation.
Instruments financiers de l’Union européenne
Cette session a été l’occasion de présenter les nouvelles recommandations, préparées par l’ANND et Bank Watch et réunies dans un Guide, sur l’Instrument européen de Voisinage (IEV), le nouvel instrument financier de l’UE pour la région et les relations avec les institutions financières internationales. Ce Guide est un outil qui permettra aux organisations de la société civile de renforcer leurs capacités afin d’être en mesure de s’impliquer dans le planning d’activités prévues par l’UE aux niveaux national et régional et de suivre les instruments financiers et leurs évolutions.