Forum pour l’Avenir : une plate-forme pluri-acteurs rénovée ?
Le Forum pour l’Avenir (FPA) a été lancé en 2004 pour soutenir les processus de réforme politique, économique et sociale dans les pays allant du Maghreb et du Machrek, aux pays du Golfe, à l’Iran, à l’Afghanistan et au Pakistan. Cette vaste zone est appelée Grand Moyen Orient d’après une nomenclature nord-américaine (BMENA – Broader Middle East and North Africa).
Il est désormais une initiative conjointe des pays du G8 et du BMENA.
Cadre de discussion et de dialogue politique, le Forum réunit des représentants des gouvernements, notamment au niveau des ministres des Affaires étrangères, avec des représentants des sociétés civiles des pays concernés, avec l’objectif de contribuer au renforcement de la démocratie, de la participation de la société civile et de la création d’un environnement économique sain.
Sa présidence est tournante et bicéphale : en 2011 la co-présidence revenait à la France (présidence du G8/G20) et au Koweït.
Dès le mois de mars 2011, le Réseau Euromed France a été convié par le ministère français des Affaires étrangères et européenne à participer à la démarche du Forum, ensemble avec la FIDH et le REMDH, et à y représenter la société civile française. En effet, le MAEE entendait marquer la présidence française par une démarche novatrice réellement inclusive des organisations de la société civile, dans la perspective d’un FPA rénové avec un plus fort encrage dans les réalités sociales et avec le souci d’assurer la continuité entre chaque Forum et un meilleur suivi des recommandations émises.
C’est ainsi que le REF a contribué activement à la fois à l’identification de participants comme des thématiques des trois ateliers préparatoires du Forum. Le premier atelier a eu lieu à Koweït City en mai 2011 au sujet de « L’égalité entre les sexes » ; le deuxième atelier s’est déroulé à Marseille en juin 2011 sur le thème « Transformation et intégration dans la région du Moyen-Orient élargi et d’Afrique du Nord. Partenariat pour le progrès et un avenir commun. Problématiques économiques et sociales ». Enfin, le troisième atelier portant sur « Construire la démocratie : rôle et participation de la jeunesse et de la société civile » s’est tenu à Marrakech en septembre 2011.
Trois rencontres nationales ont été organisées ensuite en Tunisie, en Egypte et à Oman (sans implication du REF).
Une dernière rencontre préparatoire a eu lieu à Paris en octobre pour réaliser un document de synthèse des contenus produits, dans la perspective d’une communication au Forum de l’avenir proprement dit, en novembre à Koweït City. L’objectif de cette dernière étape étant de présenter aux délégations ministérielles des 26 pays participants les contributions des organisations de la société civiles.
Bien entendu, le contexte absolument inédit créé par les révolutions arabes mais aussi par la répression sanglante en cours dans certains pays a profondément marqué l’ensemble du processus du FPA de 2011 et tout particulièrement la rencontre finale de Koweït. En effet, pour la première fois, une séance a été consacrée à l’échange et à la discussion entre les représentants des gouvernements et des sociétés civiles. Bien que cette innovation n’ait pas donné les résultats escomptés en termes de réel échange de vues, elle a été saluée comme un signe positif de la part des participants. Ces derniers (très majoritairement présents pour la première fois dans le Forum) semblent avoir considéré ce rendez-vous potentiellement utile et fructueux.